STAGES/ATELIERS

La compagnie Mains Fortes propose des stages à la découverte de la marionnette et de l’ombre, deux disciplines qui se complètent et s’enrichissent mutuellement. Les stages sont destinés aux enfants et aux adultes non-initiés.

Les intervenantes, Martina Menconi (marionnettiste, illustratrice, metteur en scène) et Bérénice Guénée (marionnettiste, scénographe, metteur en scène), toutes deux issues des arts plastiques, aiment concevoir elles-mêmes leurs marionnettes et apprendre à les manipuler par la suite. Leur démarche est similaire en ce qui concerne le travail de l’ombre.

Le déroulé du stage correspond à leur démarche artistique, il comprend des temps de réflexion, de fabrication et d’expérimentation. L’apprentissage d’une connaissance technique n’est pas la finalité de cet atelier. Cette rencontre avec la marionnette et l’ombre est surtout un temps d’expression: exprimer des sentiments, des pensées, raconter des histoires grâce à la figure dans laquelle on projette, ou à travers ses mains ou son corps. Il n’est pas toujours utile de parler pour se faire comprendre.

LE PROGRAMME :

Il s’adapte en fonction du public visé, du temps du stage et de la volonté de la structure accueillante.

PREMIER TEMPS : UN PEU D'HISTOIRE

- L’art de la marionnette européen trouve son origine dans l’antiquité grecque et même égyptienne. Il est arrivé jusqu’à nous par la tradition du divertissement populaire mais aussi par l’opéra et les ballets visant un public plus aristocratique. La marionnette, étant également un art plastiques, visuel, à continuer à se développer avec les avant-gardes, les artistes de l’art brut. Elle s’est même développer grâce à la science : mouvements, flux, matières… sont devenus aussi de la marionnette.

- Le théâtre d’ombres est un art traditionnel asiatique très populaire. Il détient une dimension spirituelle forte, à la fois par le fond puisqu’il relate des légendes de divinités indiennes mais aussi par sa tradition d’exécution et de transmission. En Asie, l’art de l’ombre est un savoir sacré, avec des techniques de manipulation précises que l’on se transmet de maître en maître.

Plus particulièrement nous irons en Asie du Sud Est, tout d’abord au Cambodge pour faire la connaissance avec les Grands et Petits Cuirs et ensuite en Indonésie avec l’art du Wayong Kulit. Nous verrons qu’en Asie, les spectacles se jouent beaucoup en plein air, devant petits et grands et qu’ils peuvent durer des heures, de la tombée de la nuit au lever du jour. Ce sont des moments de réunions collectives vécus comme une fête par tout le village.

SECOND TEMPS : CONSTRUIRE UNE MARIONNETTES

Matière et forme se mêlent pour donner vie à un personnage, de l’esquisse à la construction, le lien entre la fabrication de la marionnette et les arts plastiques est indiscutable. Mais à l’esthétique s’ajoute le mouvement, simple ou complexe, que l’on veut donner à la marionnette. La marionnette n’est pas une statut figée, elle est manipulée et prend vie grâce au manipulateur. Il faut donc penser à l’endroit où elle bouge et comment elle bouge. Les qualités plastiques et techniques de la marionnette ne pourront être appréciées que par l’épreuve du plateau. L’atelier de construction et le plateau communiquent sans cesse ensemble. Les allers-retours sont nombreux: on fabrique, on teste, c’est ainsi que se pratique l’art de la marionnette.

Nous proposerons de plus aux stagiaires de fabriquer des marionnettes à partir de matériaux simples de récupération de notre quotidien: déchets alimentaires (bouteilles, papiers), vieux jouets, végétaux (branches, feuilles, noyaux), anciens vêtements, magazines, journaux… Le cout de fabrication peu élevé de ces marionnettes ainsi que la diversité des caractères et tempéraments des personnages créés, amènera à une réflexion/discussion autour du monde industriel de la grande consommation, de la culture de masse et des bienfaits du recyclage.

TROISIEME TEMPS : MANIPULER UNE MARIONNETTE

Au cœur de l’art de la marionnette réside la mise en mouvement. Les différents moyens inventés pour la manipulation ont d’ailleurs orienté la classification de celles-ci: à fils, à tringle, à gaine, à tige, habitée, à doigt….

Manipuler une marionnette demande du temps, de la patiente et aussi d’être à l’écoute de ce qui vient. Nous transmettrons des éléments à connaitre et à prendre en compte, comme l’importance de la tête du personnage, le pouvoir du regard, les temps nécessaires d’arrêts pour la compréhension. Nous verrons que l’on ne peut pas forcer une marionnette à faire ce qu’elle ne peut pas ou ne veut pas, il faut apprendre à jouer avec ses contraintes, à les exploiter.

Comme pour la marionnette, l’ombre demande de la précision. Il y a bien sûr des techniques, des astuces à apprendre, comme par exemple, faire avancer un personnage sans même le déplacer. Mais c’est aussi en essayant, en se trompant parfois, qu’on découvrira le bon chemin à prendre.

NOTES :

- Une restitution publique peut être envisageable mais n’est pas obligatoire.

- Nous pouvons aussi imaginer partir d’un thème, d’une histoire précise pour mettre en place le stage.